Derrida et la « déconstruction » de « l'idéalisme »
Benjamin Ganne  1@  
1 : Université Laval [Québec]
2325, rue de lÚniversité Québec G1V 0A6 -  Canada

Dès ses premiers travaux, Derrida identifie le projet de la déconstruction à une « radicalisation de la critique de l'idéalisme ». En interrogeant la généalogie des oppositions constitutives de l'histoire de la pensée philosophique, la déconstruction prend pour cible privilégiée l'idéalisme, le débusquant jusque chez ceux qui en ont élaboré les critiques les plus radicales. Cette critique est pourtant productive, en ce qu'elle a permis l'élaboration des concepts définitoires de la pensée derridienne : sans ce contact permanent avec la tradition idéaliste, les « concepts » de différance et de métaphysique de la présence ne seraient jamais advenus. À travers une critique immanente qui court de la sémiologie jusqu'à la politique en passant par la pédagogie, le propos de Derrida vise à montrer comment la pensée hégélienne permet de penser jusqu'à un certain point l'institution philosophique, dans tous les sens du terme : comme inscription d'abord, à travers une langue et dans une tradition, mais également comme origine et fin, comme projet d'une histoire du sens.


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