Enseigner Platon : le proche et le lointain
Arthur Paquet  1@  , Thierry Côté  2@  
1 : Cégep Ahuntsic
Cégep Ahuntsic -  Canada
2 : Cégep Gérald-Godin
Cégep Gérald-Godin -  Canada

Afin de cerner les contours d'une question non réglée d'avance, nous écarterons d'abord plusieurs justifications de l'enseignement des Grecs en 101 qui nous paraissent insuffisantes : l'importance culturelle de la philosophie grecque pour la pensée occidentale, le supposé « miracle grec » ou encore, l'adaptation particulière du corpus grec aux finalités pédagogiques définies par le Ministère (notamment celle d'explorer la coupure entre pensée religieuse et pensée rationnelle). Le cours Philosophie et rationalité nous paraît devoir être, indissociablement, 1) un éveil à l'abstraction et à l'universel 2) un éveil aux « affaires humaines ». Tant par ses contenus (qui articulent la plus haute abstraction au réel le plus immédiat) que par son statut historique (des pensées lointaines, elle nous est la plus proche), la pensée des Grecs paraît indiquée pour répondre à ce double objectif : cognitif, d'une part, civique et éthique, de l'autre. Aussi défendrons-nous la centralité du corpus platonicien en 101 à titre de rempart contre une double dérive : proposer une image de la philosophie séparée de la vie ; assujettir le cours de philosophie aux exigences de l'immédiateté.  


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