Cette présentation portera sur l'analogie qu'établit Aristote entre l'art (techne) et la nature pour expliquer le fonctionnement des quatre causes, spécialement sur ce qu'elle nous apprend sur l'opération des causes finales. Je vais expliquer ce que l'analogie avec la technique vise à établir, tout en notant les limites de la comparaison. J'expliquerai notamment qu'il ne s'agit pas d'établir une téléologie artificielle comme celle qu'on retrouve chez Anaxagore Socrate ou Platon, ni de défendre une conception psychologique de la finalité. Au contraire, Aristote insiste sur la priorité de la nature et la subordination de la technique à celle-ci, ce qui débouche sur une conception de la technique (et de la nature!) qui nous est totalement étrangère. J'aborderai aussi la question des prémisses fondamentales que partagent la science moderne avec la téléologie artificielle, qui fait que celle-ci est beaucoup mieux comprise par nous que la téléologie aristotélicienne. Je conclurai avec quelques spéculations au sujet de ce qu'Aristote aurait pu penser du développement de la technique dans le monde moderne.