Les six documents concernant Marguerite Porete conservés aux Archives nationales à Paris (J 428, no 15-19bis) et la courte notice sur elle dans une seule chronique contemporaine ne suffisent pas, à mon avis, à établir que Marguerite est l'autrice du Miroir des âmes simples. Je soutiendrai que ces documents suggèrent plutôt que, travaillant avec un notaire royal, le confesseur et inquisiteur royal, Guillaume de Paris, a monté de toute pièce le cas contre Marguerite (et son prétendu compagnon Guillaume de Cressonessart), ainsi qu'un juif récidiviste, afin d'affirmer son industrie et son efficacité en tant qu'inquisiteur, lesquelles avaient été compromises par son implication dans la répression des Templiers en 1307. Je proposerai que les accusations de Guillaume contre Marguerite Porete et Guillaume de Cressonessart ont été développées et basées sur des traités et des idées hérétiques et non orthodoxes qui circulaient à l'époque, dont le Miroir.