Prolégomènes à une épistémologie de terrain militante
Victor Babin  1@  
1 : Université de Montréal
2910 Boulevard Édouard-Montpetit, Montréal, QC H3T 1J7 -  Canada

Afin d'étudier l'épistémologie d'un mouvement social militant, c'est-à-dire de comprendre comment sont construits les récits et les croyances qui informent leurs actions et comment ils devraient l'être, on pourrait analyser des discours, des articles, des entrevues, etc. Or, à terme, on serait probablement insatisfaits. Certes, on aurait une bonne compréhension des positions publiques du mouvement dans son ensemble, mais on aurait peu à écrire sur les processus internes qui informent leurs décisions et les difficultés que peuvent éprouver les activistes dans leur militantisme. Pour remédier à ces problèmes, on pourrait alors emprunter une autre voie : l'épistémologie «de terrain».

C'est précisément le projet que j'aimerais mener. En premier lieu, j'aimerais documenter le fonctionnement interne d'organisations militantes, et la façon qu'ont les activistes de ces organisations pour se représenter les tactiques, moyens et stratégies possibles à travers les récits qu'ils forment autour des moyens de susciter le changement. En second lieu, j'aimerais émettre des jugements normatifs applicables à la situation non idéale précise de ces groupes en ce qui a trait aux moyens qu'ils devraient envisager.

Dans cette présentation, je présenterai donc les grandes lignes de ce projet, ainsi que les défis et avantages (notamment les avantages socio-épistémiques) d'opter pour une telle méthodologie. J'aborderai également le rapport qu'une telle recherche de terrain doit entretenir avec, d'un côté, les méthodes philosophiques traditionnelles et, de l'autre côté, les autres disciplines.


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