Avec eux est née une nouvelle technique d'interprétation des signes, disait Foucault. Ils ont défait le cogito, renchérissait Ricoeur. Soit. Mais mon propos cherchera à cerner autre chose. D'une part il s'agira de souligner ce qui rattache leurs œuvres aux thèmes explorés dans l'idéalisme allemand, que ce soit l'histoire, la dialectique, la morale ou le symbolisme inconscient; d'autre part, il faudra rendre compte de tout ce qui les éloigne de la tentation spéculative, elles qui traquent désormais le réel dans les pratiques, les rapports de force ou encore dans les ratés des actes intentionnels. Du coup, il faudra interroger la place du singulier dans ce naturalisme qui a fait le deuil du caractère productif de l'idéalité et de l'universel qui l'habite, sans éviter de reconnaître son caractère régulateur. Une pensée cohérente de la nature sans fin a-t-elle vu le jour avec eux trois ?