Le courant de l'écocentrisme environnemental repose sur la reconnaissance d'une valeur intrinsèque présente dans les écosystèmes, ou plus largement au sein des communautés biotiques. La difficulté que représente l'opérationnalisation d'une telle orientation éthique est manifeste dans nos sociétés industrielles, scientifiques et anthropocentrées, notamment parce que l'écocentrisme soulève des enjeux épistémologiques importants, dont celui de la connaissance des valeurs. Si le monde des valeurs éthiques semble imperméable à l'objectivation scientifique, il demeure toutefois ouvert à la connaissance sensible et même au dialogue entre les être, sinon entre les être et leurs environnements. En nous appuyant sur des travaux philosophiques ancrés dans la phénoménologie (Arne Naess, David Abram et Vincianne Despret), nous présenterons la possibilité d'un grand dialogue environnemental dont la nature relationnel permet l'émergence d'une connaissance de la valeur intrinsèque.