Mon intervention présente une perspective comparative et interculturelle sur l'enseignement et l'apprentissage de la pensée chinoise. Cette approche conduit la personne étudiante à découvrir et à examiner les points de rencontre et les différences entre la pensée chinoise et la tradition philosophique occidentale. Le lieu privilégié de ces rencontres entre la Chine et l'Occident est sans doute la sphère éthique. Ce contexte pédagogique cherche à susciter une prise de conscience de l'existence de différents présupposés culturels et linguistiques sous-jacents aux notions chinoises et occidentales (grecques). Les opérations de "transfert culturel" de la traduction s'effectuent par occultation de ces présupposés culturels spécifiques. Ainsi, enseigner la pensée chinoise à l'aide de traductions implique la création d'un contexte comparatif propice à la découverte de ces connotations du texte original.
L'objectif de cette prise de conscience est de permettre à la personne étudiante d'acquérir une triple compétence 'interculturelle": comprendre les fondements spécifiques de la pensée chinoise; développer un regard critique sur les présupposés culturels de la philosophie occidentale; apprendre le respect des autres cultures et des formes de penser différentes inhérent au bien-être social.
Cette présentation porte principalement sur la signification de "l'interculturalité" ainsi que sur notre responsabilité d'introduire dans la discipline académique philosophique la diversité culturelle. Il existe une discordance très marquée entre l'expérience éducative mono-culturelle qu'offre actuellement la philosophie et le contexte de vie des personnes qui est multiculturel. Cette discordance empêche l'enseignement philosophique de relever un défi majeur: apprendre aux jeunes à vivre ensemble, à s'ouvrir aux autres pour s'ouvrir à soi, à se construire mutuellement.