« En quoi ce que vous me demandez est-il utile à savoir ? »
Richard Vaillancourt  1@  
1 : Collège Bois-de-Boulogne
10555 Ave de Bois-de-Boulogne, Montreal, Quebec H4N 1L4 -  Canada

Comme le croit Rousseau dans L'Émile, nos étudiantes et étudiants se demandent en quoi il est utile de lire les philosophes grecs. On peut leur répondre comme John Dewey, « [qu'] il est sage d'utiliser les produits de l'histoire du passé dans la mesure où ils peuvent être utiles à l'avenir ». Mais en quoi les Grecs seraient-ils utiles à l'avenir? Peut-on arriver à cette fin par d'autres moyens moins « poussiéreux » ?

On a souvent présenté les débats internes à l'enseignement de la philosophie comme l'opposition entre deux visions. D'une part, une transmission humaniste de savoir centrée sur l'histoire livresque de la philosophie et d'autre part un enseignement formaliste de compétences intellectuelles transversales utiles. Est-il possible de réconcilier ces deux visions et d'inclure l'acquisition de certaines vertus morales utiles à la vie démocratique? En ce sens, il ne peut être question d'inféoder l'enseignement de la philosophie grecque à ce que l'on entend généralement comme étant des considérations utilitaires, les besoins de l'État ou de l'entreprise par exemple, mais à l'utilité suprême : vivre heureux avec soi-même et les autres, ce qui implique des vertus épistémiques admirablement incarnées par Socrate dans certains dialogues de Platon.


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