Certaines fausses croyances partagées par de larges groupes – les théories conspirationnistes ou les « fausses nouvelles » politiques, par exemple – semblent particulièrement résistantes à la réfutation par des données probantes. Dans cette communication, nous suggérons d'abord qu'une explication de la persistance de ces fausses croyances peut être développée si nous analysons ce phénomène comme en étant un de mésinformation de groupe. Nous suggérons également que certains cas de mésinformation de groupe devraient être conçus comme des cas de participation collective à une forme d'expérience fictionnelle. L'approche suggérée permet d'éviter de caractériser les individus mésinformés comme étant, d'une part, crédules et en proie à une forme d'illusion collective ou, d'autre part, de malicieux manipulateurs. Le modèle de la fiction collective permet de comprendre la résistance à la réfutation des groupes mésinformés comme similaire à l'ambivalence cognitive et émotionnelle qui caractérise l'expérience fictionnelle.