Faute de trouver des outils adaptés à une prise en charge optimale de leur pathologie, des patients vivant avec le diabète de type 1 ont récemment pris l'initiative de concevoir et produire un système de pancréas artificiel « fait-maison » (Do-It-Yourself). Au cours des cinq dernières années, un nombre croissant de personnes ont adopté ce dispositif, bien qu'il ne soit homologué par aucun organisme de régulation (FDA, Santé Canada, etc.) et que la plupart des professionnels de santé le déconseille pour des raisons de sécurité et d'efficacité : il ne s'agit pas ici d'un simple accessoire, mais d'un dispositif médical dont dépend à moyen et court termes la vie de ses utilisateurs. Dans cette présentation, nous nous interrogerons sur la nature de la relation de confiance qui peut expliquer une telle prise de risque, en quel sens on peut la considérer comme rationnelle et même responsable, et enfin ce qu'elle traduit du rapport qu'entretiennent certains groupes de patients avec les figures institutionnelles de l'expertise dans le domaine biomédical.