Dans cette communication, je suggère qu'une perspective écoféministe de la crise climatique est essentielle afin de soulever les enjeux éthiques de cette problématique actuelle, notamment la mise en lumière de l'intersectionnalité de cette problématique s'illustrant par l'exacerbation des différentes injustices vécues par certains groupes traditionnellement opprimés. En effet, l'écoféminisme, mouvement créé par Françoise d'Eaubonne en 1974, met en lumière le dénominateur commun de l'oppression des personnes de genre féminin et de l'environnement naturel, soit le système capitaliste patriarcal. Ainsi, les écoféministes militent pour contrer les relations dualistes au sein desquelles prennent place les différentes formes d'oppression. Pour ce faire, la majorité des autrices écoféministes, notamment Larrère (2017), Plumwood (1993) et Warren (1990), soutiennent que ce mouvement prend appui dans les fondements de la théorie éthique du care de Gilligan (2008), de sorte à considérer autrui comme un égal dont il faut prendre soin. Toutefois, bien que la théorie éthique du care puisse sembler adéquate pour appuyer l'écoféminisme à priori, cette théorie essentialise les personnes de genre féminin en leur confiant un savoir spécifique pour prendre soin d'autrui. Ainsi, j'entends soutenir (1) que la théorie éthique du care ne peut soutenir l'écoféminisme sans confiner les personnes de genre féminin dans un système traditionnellement oppressif à leur égard dû à l'association à un savoir spécifique pour « prendre soin de l'autre » et (2) que l'éthique du partenariat de Merchant (2004) s'avère plus adéquate, malgré les critiques pouvant lui être adressées, pour contrer l'essentialisme associé à l'écoféminisme. De ce fait, après avoir défini l'écoféminisme, je montrerai comment son appui sur la théorie éthique du care contribue à perpétuer l'oppression subie par les personnes de genre féminin via l'essentialisme. Enfin, je montrerai comment l'appui du mouvement écoféministe sur l'éthique du partenariat de Merchant (2004) s'avère une solution intéressante pour contrer cet essentialisme.