Est-ce ainsi que les philosophes meurent? La « canonisation » philosophique de Mill en France
Vincent Guillin  1@  , Hugo Bonin  2@  
1 : Université du Québec à Montréal = University of Québec in Montréal
Université du Québec à Montréal CP 8888, succursale Centre-ville Montréal (Québec) H3C 3P8 -  Canada
2 : University of Jyväskylä
P.O. Box 35 (YFL), FIN-40014 -  Finlande

Pour « décloisonner » la philosophie, il peut être utile de comprendre comment la qualité de « philosophe » en vient à être conférée à quelqu'un. Nous nous pencherons ici sur le traitement posthume de John Stuart Mill (1806-1873) en France et sur les manières dont son œuvre et ses engagements ont facilité ou, au contraire, entravé sa canonisation philosophique. Pour ce faire, nous exploiterons deux corpus différents : d'une part, les nouvelles, nécrologies et notices relatives à la mort de Mill dans la presse française en 1873; d'autre part, les hommages et analyses sur Mill publiés dans le champ philosophique entre 1873 et 1875. Nous démontrerons que ce sont surtout les positions politiques, morales ou religieuses de Mill, plutôt que ses thèses métaphysiques ou épistémologiques, qui ont joué le rôle de critères discriminants pour juger de sa qualité de philosophe. Ainsi, le Mill académique n'est peut-être pas celui du grand public. 



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