Les épistémologues traditionnels croient pouvoir, en adoptant une certaine méthodologie, abandonner leurs intérêts de la production des savoirs scientifiques. Toutefois, les penseuses du « point de vue » affirment plutôt que ces biais sont en fait systématiquement présents et indissociables de la recherche scientifique (Sandra Harding, Dorothy Smith et Nancy Hartsock). En effet, il est, selon elles, impossible pour les chercheurs d'adopter une posture complètement détachée et désintéressée, puisque ces derniers sont guidés par des valeurs ancrées dans un contexte social particulier. Selon la théorie du point de vue, toute investigation du monde est toujours teintée par la perspective particulière du ou de la chercheuse : de sa position socio-économique, son genre, sa race, son origine ethnique, etc. Dans cette présentation, je propose donc de repenser la production des savoirs en répondant aux questions suivantes : Qu'est-ce que la théorie du point de vue situé? Qui en sont les théoriciennes? Pourquoi cette approche est considérée comme étant nécessaire dans la production du savoir féministe? Qu'est-ce qu'un privilège épistémique? Et finalement, quelles sont les critiques qui ont été faites à cette théorie?