La recherche qualitative de type phénoménologique développée par Amedeo Giorgi permet d'étudier l'humain dans ce qu'il a de plus particulier sans le réduire au statut d'objet. Cependant, afin de rendre sa méthode plus acceptable par la communauté scientifique, Giorgi propose des modifications à la philosophie de Husserl. L'une de ces modifications concerne la conception de l'essence des phénomènes. Giorgi propose en effet de ne pas remonter à l'essence philosophique des phénomènes, mais plutôt de rester dans une zone intermédiaire entre le vécu individuel et l'essence universelle. John Paley souligne également que la méthode proposée par Giorgi est en réalité une procédure empirique qui ne peut pas atteindre une véritable essence. Je propose donc de profiter de cette ouverture, qui ne saurait être que féconde, entre les sciences-humaines et la philosophie afin de regarder de plus près la conception de l'essence de ces deux auteurs.