Cette présentation revient sur les conclusions d'un article de 2017, Natural and Supernatural Virtues in the Thirteenth century: the Case of Marguerite Porete's Mirror of Simple Souls. La position de Marguerite Porete sur les vertus est généralement considérée une critique de la scolastique. Or un examen du Miroir montre que ses propos reflètent le discours universitaire du XIIIe siècle. La redécouverte de la pensée aristotélicienne conduit les penseurs médiévaux à peaufiner la définition augustinienne de la vertu comme étant d'origine divine. En particulier, les travaux de Philippe le Chancelier incitent à faire la distinction entre vertus naturelles et surnaturelles. L'abandon des vertus prôné dans le Miroir doit donc être compris comme avançant la position qu'en dernier lieu, seule la vertu théologale d'Amour peut mener à la fin suprême en Dieu. La concordance entre les propos de Marguerite Porete et le discours universitaire invite par ailleurs à repenser l'apport philosophique du Miroir.