La translatio studii comme une manière de décloisonner la philosophie médiévale
Violeta Cervera Novo  1@  
1 : chercheuse independante
Puan 480, Ciudad Autónoma de Buenos Aires (Universidad de Buenos Aires, Facultad de Filosofía y Letras) -  Argentine

L'enseignement de l'histoire de la philosophie médiévale a traditionnellement été peu perméable à la diversité. Nous sommes nombreu-x-ses à avoir reçu, dans notre jeunesse, une formation en philosophie médiévale centrée sur une poignée d'auteurs jugés « centraux », d'habitude chrétiens et occidentaux. Si les choses ont changé ces dernières années, le besoin de diversifier le canon reste bien présent et présente deux défis majeurs: l'inclusion de philosophes non chrétiens et/ou non occidentaux; l'inclusion de femmes philosophes, tant dans le corpus de littérature primaire que dans les sources secondaires. À ces difficultés s'ajoute le fait que la plupart des programmes en philosophie n'offrent qu'un seul cours obligatoire consacré au Moyen-Âge. L'enseignant doit donc faire un choix difficile : ou bien centrer le cours sur une notion stricte de « Moyen-Âge », et offrir une sélection d'auteur-ices européen-nes; ou bien inclure sous l'étiquette peu adéquate de « Moyen-Âge » d'autres aspects très pertinents pour la compréhension de cette période, comme l'âge d'Or de la philosophie arabe et la fin de l'Antiquité tardive, entre autres. La très ancienne idée de la translatio studiorum ou translatio studii (bien exploitée par le médiéviste Alain de Libera) constitue un outil extraordinaire pour développer une vision plus complète de la période médiévale. Je propose d'analyser les avantages et les désavantages de cette perspective.


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